La clause de non-concurrence est celle par laquelle le salarié s'interdit, lors de son départ de l'entreprise, d'exercer certaines activités susceptibles de nuire à son ancien employeur.
Elle est insérée dans le contrat de travail ou imposée par la convention collective dès lors que le contrat de travail y fait référence et doit respecter certaines mentions.
En effet, depuis 2006, une clause de non-concurrence n'est licite que si elle est indispensable à la protection des intérêts légitimes de l'entreprise, limitée dans le temps et dans l'espace, qu'elle tient compte des spécificités de l'emploi du salarié et comporte l'obligation pour l'employeur de verser au salarié une contrepartie financière, ces conditions étant cumulatives.
En l'espèce, le contrat de travail d'un salarié démissionnaire contenait une clause de non-concurrence prévoyant une contrepartie financière, laquelle pouvait être minorée en cas de licenciement pour faute.
L'employeur a sollicité l'application de la clause lors du départ du salarié.
Celui-ci a respecté son obligation de non concurrence pendant 4 mois puis a été embauché par une entreprise concurrente alors qu'il continuait à percevoir l'indemnité au titre de la clause de non concurrence.
L'employeur a alors saisi le Conseil des Prud'hommes d'une demande en remboursement de l'indemnité au titre de la violation de l'obligation de non concurrence.
L'employeur fut dans un premier temps débouté par la Cour d'appel qui a retenu que la clause de non-concurrence était nulle compte-tenu de la minoration de la contrepartie financière en cas de licenciement pour faute et que l'indemnité de non-concurrence perçue par le salarié, qui a nécessairement subi un préjudice en respectant cette clause, lui reste acquise à titre de dommages-intérêts.
La Cour de cassation, quant à elle, à infirmé la décision de la Cour d'appel, en retenant que la clause de non-concurrence n'était pas nulle. Seule devait être réputée non écrite, la disposition minorant la contrepartie en cas de faute.
Ainsi, le salarié démissionnaire ne pouvait bénéficier de la contrepartie à la clause de non-concurrence, non minorée en raison de sa démission, que pour la durée au cours de laquelle il a respecté la condition.
L'employeur étant admis à réclamer le versement des indemnités indues.
Source : Cour de cassation
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